C'était le 25 octobre 2015
LA BOGUE D'OR À REDON
La CANNE de la NIECE de JULES VERNE
SAUVEE des EAUX à REDON !
La Bogue d’OR de Redon.
Pour le dernier rassemblement de vieux gréements de la saison le St MICHEL II est monté à Redon qui célébrait la 40ème édition de la Bogue d’Or le weekend du 24-25 octobre 2015. Pour les non-initiés : c’est la fête de la châtaigne.
C’est un équipage de jeunes et d’anciens qui se présente à la Roche Bernard le vendredi matin, Dominique comme chef de bord, les Le Fur, Marie Hélène et Jean Louis – comme invités d’honneur sur le St Michel – ce sont eux qui ont offert le « Pilikant » à La Cale 2 !... (pour cette fois on ne dira rien … mais il ne faudrait pas réitérer trop souvent des opérations de la sorte !!). Jean Pierre et moi Luc fermons la tranche d’âge supérieure. Nicolas, Pierre-Louis et son copain Pierre-Marie pour faire baisser la moyenne d’âge.
Nous partons de concert, avec Daniel et sa sœur sur Gwalarn pour une remontée de la Vilaine absolument magnifique. Un premier regroupement de la flottille avec les Sinagos, les gabares, le St Antoine etc, … pour le passage du pont de Rieux. En vue de Redon c’est Philippe Dutertre qui vient à notre rencontre pour nous définir notre emplacement.
Arrivés dans le courant de l’après midi nous effectuons un repérage des lieux afin de savoir où on mange et où on boit !... chapiteaux, tentes, échoppes, bars proposent des dégustations de produits locaux, le parfum de la châtaigne crue ou grillée va planer sur toute le ville de Redon durant tout le weekend !
Les contes et menteries
En soirée après le repas des équipages l’organisation nous invite à nous rendre au théâtre pour une plongée en pays gallo avec le spectacle des contes et menteries. Même si on ne comprenait pas toutes les paroles, on captait le sens de l’histoire racontée avec talent avec les jeunes conteurs d’abord ensuite vinrent les adultes et enfin c’est le tour du doyen des conteurs qui a 88 ans ; il a conquis le cœur du public avec son récital sur « l’histoire des larmes » il a été ovationné debout !...
Que la fête commence !...
C’est vraiment le samedi que la bogue démarre, orchestres, fest vraz, chants de marins, dégustations d’huîtres dans la taverne du marin ; châtaignes grillées, cidre et chouchen coulent à flot. Repas sous chapiteaux et une parade est prévue dans l’après midi avec passagers et V I P. J’embarque sur le Gwalarn afin d’effectuer des photos du … St Michel. Un peu de vent permet d’envoyer les voiles, un temps, alternant nuages et éclaircies, fait ressortir des contrastes merveilleux pour la photo.
Retour au port, c’est le moment des échanges conviviaux entre équipages avec un verre à la main qui racontent leurs dernières aventures.
La fête bat son plein, les orchestres jouent, au fest noz on danse, aux bars on boit !... « du rhum des femmes et de la bière nom de d… » ça chante ! « blessures de guerres, cul de bouteilles coups de couteaux tant qu’il y aura des comptoirs on aura des héros !!! » et bien les héros, ils étaient bien là à la taverne du marin. Tard dans la soirée, plus le niveau de la bouteille diminuait plus le niveau intellectuel augmentait !!... Il était bien 1h de matin nous étions sur le quai avec Nicolas, Pierre-Louis et Pierre-Marie, à refaire le monde lorsque nous fûmes témoins de ce que l’on pourrait appeler une joute entre prix Nobel !!… Un jeune à qui il devait rester un peu de sang dans son alcool … sort torse nu de la taverne pour s’en prendre manifestement à quelqu’un qui ne partageait pas ses idées !... son « ennemi de l’instant »… on peut penser qu’il était musicien car il tenait une guitare à la main, s’est mis à échanger des coups avec sa guitare histoire de lui faire entrer sa partition dans la tête… échauffourée générale, et c’est là que j’ai compris que nous étions à la fête de la châtaigne !! Je demande aux jeunes d’aller se proposer comme jury pour décerner le prix du marron d’or, d’argent et de bronze !!!...
Tout est rentré dans l’ordre avec l’intervention des vigiles et de la police municipale.
« tant qu’il y aura des comptoirs on aura des héros !!...
L’esprit de Jules Verne plane sur Redon.
Dimanche, changement d’heure… changement d’équipage… il y a du mouvement dans le bateau entre ceux qui ont complètement zappé le réglage de l’heure et qui se lèvent une heure trop tôt et ceux qui ont pris soin de passer à l’heure d’hiver et qui en profitent pour prolonger leur nuit d’une heure !! Nous pensions tous que les Le Fur se levaient de bonne heure pour ranger leurs affaires car il était convenu qu’ils débarquaient ce dimanche matin prenant un train vers … 11 h !!… mais pas du tout ils ont tout simplement oublié de passer à l’heure d’hiver du coup étant largement en avance Jean-Louis est allé cherché le pain frais pour le petit déjeuner.
Après une bonne grasse mâtinée, petit déjeuner et une toilette complète au lycée où étaient hébergés les équipages qui n’avaient de couchage à bord, nous saluons les Le Fur qui laissent la place à Patrick accompagné de Morgane les bras chargés de crêpes et de cidre … pour le goûter de l’équipage ! Flora nous rejoindra dans la soirée.
La canne de la nièce de Jules Verne sauvée des eaux. Le temps est splendide, tempête de ciel bleu ! du vent tout ce qu’il faut pour faire une belle parade. Du coup je reste sur le St Michel pour faire les photos que je n’avais pu faire la veille depuis le Gwalarn. C’est un régal pour les yeux avec tout ce mélange de couleurs des voiles, des bateaux, de sonneurs jeunes et vieux qui sur la berge, qui sur les bateaux, transportent les airs de la musique celtique jusque dans le cœur de Redon.
C’est là qu’un évènement assez cocasse s’est produit au niveau du pont central de la ville où nous étions obligés de virer. Au moment ou Gwalarn effectue son virement, un spectateur sur le pont laisse tomber sa canne !... Jusque là rien d’extraordinaire. Et si la canne avait été un peu lestée elle aurait coulée à pic et l’histoire s’arrêtait là. Mais point de lest dans la canne et elle surnage ; bien même … elle avait la poignée en bec de … cane !!! Le spectateur en émoi demande à Daniel s’il lui était possible de repêcher sa canne :
« Vous savez, j’y tiens beaucoup à cette canne car elle a une histoire, c’est la canne de ma grand-mère qui était la nièce de Jules Verne !!!... »
Daniel arrive à attraper la canne et demande à son propriétaire de venir la récupérer au port.
Alors que nous étions en train de déguster les crêpes et le bon cidre de Morgane sur le St Michel, Daniel arrive donc avec l’arrière petit neveu de Jules Verne M. G…
Qui nous relate l’histoire de la canne de sa grand-mère « sauvée des eaux » par un des skippers du St Michel !
Sans la chute de sa canne M. G… ne serait jamais venu sur le st Michel … il avait eu connaissance de la réalisation de ce bateau mais n’avait jamais pu le voir, ni de près, ni de loin avec ses soucis de santé qui le retiennent dans la maison qu’il possède désormais près de Redon, après avoir vécu l’essentiel de son temps au Croisic, où il était très lié avec ses cousins Guillon Verne.
Jules Verne était à la Bogue d’Or ce jour là !!...
Le soir c’est Jean Pierre qui nous quitte pour laisser la place à Flora que nous allons tous en chœur accueillir à la gare.
A suivre ...
La Vilaine en automne ... Lundi par un temps superbe nous appareillons en compagnie de Gwalarn. Les sinagos nous emboîtent le pas … je dirais même plus ... la poupe … notre équipage un peu plus réduit est composé de Dominique, Patrick, Flora et moi.
Vu les mauvaises prévisions météo pour le mardi, jour où nous devions ramener le bateau à Pornic, nous laisserons le St Michel à la Roche Bernard et nous envisageons éventuellement de le ramener le jeudi suivant à Pornic.
La descente de la Vilaine s’effectue dans une harmonie de teintes d’automne, de ciel bleu et de reflets argentés de la rivière qui scintille au soleil. c’est un feu d’artifice de couleurs où le vert des arbres nous rappelle que l’été n’est pas encore très loin, le jaune des feuilles pétillant au soleil. Les voiles rousses des sinagos se confondent avec la rouille de la feuille d’automne et nous rappellent que l’équinoxe d’automne est passée depuis un mois déjà ! Nous ne sommes pas seuls sur l’eau, les cygnes majestueux s’écartent sur notre passage ou s’éloignent par les airs dans la majesté de leur envol …
Déjà le pont de la Roche en vue, il faut s’apprêter à accoster. Nous n’aurons pas fait beaucoup de mer mais nous avons pour certain découvert une très belle rivière et passés un très bon moment dans le pays de Redon.
Pour conclure ce superbe weekend nous levons notre verre à la bogue, à Jules Verne et la canne de sa nièce !...
Luc de Mary